Tendinobursopathies trochantériennes

Les douleurs à la hanche sont un motif fréquent de consultation, qu’elles soient localisées ou qu’elles réfèrent à la jambe ou à la région lombosacrée.

Parmi les sources de douleurs locales, la bursite et la tendinopathie prédominent. Comme elles viennent rarement seules, la dénomination tendinobursopathie trochantérienne (TBT) semble la plus appropriée.

La TBT représente une inflammation au niveau des bourses et des tendons entourant l’articulation de la hanche. La bourse est un amas de cellules gorgées de liquide qui, lors d’une compression de l’articulation par le mouvement ou le poids du corps, limite les frictions et assure une bonne lubrification. Le tendon, quant à lui, est un tissu contractile attaché au muscle permettant à la hanche de bouger et de nous mouvoir.

Signes et symptômes

La TBT s’exprime par une douleur d’installation plus progressive que brutale, siégeant à la face latérale de la hanche (partie postérosupérieure du grand trochanter). La douleur peut toutefois être référée à la face externe de la cuisse, jusqu’à la jambe ou au pied, mimant une radiculopathie lombaire de L4 ou L5.  Une sensation de brûlure et des engourdissements peuvent accompagnés la douleur, de façon non systématique.

Elle peut se manifester ou être pire lors de la marche, la course, la montée des escaliers, lorsqu’on croise la jambe en position assise, ou au passage de la station assise à la station debout (la douleur disparaissant alors après quelques pas). Typiquement, la douleur est susceptible de réveiller la nuit, rendant le décubitus latéral (couché sur le côté) impossible. Une boiterie est souvent également observée chez ceux qui en souffrent. On peut noter de l’enflure en raison de l’augmentation de liquide dans la bourse. Une rougeur et une sensation de chaleur peuvent même s’en suivre provoquées par l’inflammation ou par une infection. Habituellement, une radiographie ou une résonnance magnétique (IRM) sont inutiles pour le diagnostic d’une TBT, à moins de soupçonner une fracture.

Causes et facteurs de risque

Il s’agit d’une pathologie majoritairement féminine (90 %), survenant entre 40 et 65 ans, et unilatérale dans la plupart des cas. La douleur peut s’étendre secondairement à l’autre hanche. Bien qu’une cause traumatique n’est pas à écarter, la TBT résulte le plus souvent mouvements répétés excessifs. La course, la marche, le vélo ou les arts martiaux, lorsque pratiqués inadéquatement, peuvent entre autres conduire à une irritation des bourses et des tendons. Par ailleurs, une différence de la longueur des jambes peut aussi être responsable de l’apparition d’une telle douleur.

Prise en charge et traitements

Dans un premier temps, il est important de contenir la réaction inflammatoire. Votre physiothérapeute vous conseillera quant à la gestion de vos activités, l’application de glace ou de chaleur et les postures à éviter. Des modalités telles que l’ultrason, l’iontophorèse et les courants électriques peuvent compléter le traitement. L’utilisation de médication anti-inflammatoire, soit par voie orale, sous forme de crème ou d’injection sont également susceptibles d’aider ; consultez votre médecin ou votre pharmacien(ne) à cet effet.

Dans un deuxième temps, le but du traitement consiste à permettre aux tissus affectés de reprendre leur fonction initiale. Il faut adresser les problèmes de mobilité à la hanche et au genou, voire même au niveau lombaire. Certaines techniques visant les muscles fessiers (comme les massages et les aiguilles sèches) ou les tendons (comme la thérapie par ondes de choc) peuvent être pertinentes. Enfin, il est primordial d’incorporer des exercices de renforcement pour rééquilibrer les contractions musculaires et ajuster la posture.

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